21 Septembre: Reveil a 8 heures, un immodium et c'est parti pour un nouveau passage de frontiere en altitude. Une derniere fois, des militaires et des policiers kirghizes regardent nos passeports les uns apres les autres, sans raison particuliere en nous demandant si on est americains et si on transporte de la cocaïne et des "gunsters", puis nous font grimper dans des camions de passage pour le poste frontiere chinois. Au revoir, l'Asie centrale !
Le premier contact avec la Chine fait moins rigoler. Acceuilli par une enorme carte du pays tracee a flanc de colline et des militaires droits comme des "i",puis soumis a une prise de temperature et a cette question suprenante: "transportez-vous des livres ?", je tombe des nues quand je vois , sur le comptoir du flic qui tamponne nos passeports, une petite boite avec 4 boutons sur lesquels on peut appuyer pour donner notre avis sur la qualite du service (de "fully satisfied" a "poor customer service"). Comme le flic a accepte de tamponner une page deja utilisee, j'etais entierement satisfait.
Nos passeports auront ete feuilletes par au moins dix paires de mains differentes, kirghizes et chinoises, reduisant encore un peu plus leur esperance de vie. Mais Kashgar est presque en vue !
Nouveau choc a la sortie du poste frontiere: la route est bitumee, elle ne se desagrege pas par petits morceaux. C'est moins fun, mais pour compenser la voiture made in China fait des bruits de plastique et de tole a chaque mouvement (et, autre signe d'une fabrication solide, le bouton d'ouverture de la vitre a casse quand j'ai appuye dessus). Pour ne pas trop nous depayser, le chauffeur klaxonne toujours comme un bourrin, pour annoncer aux autres vehicules que - TUUUUT TUUUUUT - il arrive, que - TUUUUT TUUT TUUUUUT - il va les doubler, que - TUT TUT TUT TUUUUUUT - il est en train de les doubler et que - TUUUUT TUUUUUT, ca y est, il est devant. Cela dit, les paysages sur la route de Kashgar, alors qu'elle traverse le noeuds de montagnes a la jonction des massifs des Pamirs et du Tien Shan et se fraye un chemin jusqu'a la lisiere du desert du Taklamakan sont vraiment splendides, peut-etre les plus colores que l'on voie depuis longtemps. Montagnes rouges qui encadrent des vallees verdoyantes ou gigantesques plaines de pierres grisatres entourees de hauts pics tout blancs, avec des troupeaux de chameaux et des yourtes ici et la, on a envie de s'arreter et de brailler du Jean Ferrat.
Kashgar: ses restos chinois ou il fait bon deguster du chao fan a 50 centimes, ses magasins modernes, ses boutiques de mode et d'electronique et sa vieille ville assiegee par des tours d'habitations et des chantiers de demolition. Du puissant empire de la route de la soie et de l'une des villes cles de la lutte d'influence entre russes et britanniques au siecle dernier, il ne reste pas grand chose, si ce n'est les habitants, les Ouyghours (les Yougourts, comme dirait Koukouche) qui avec leurs mosquees, leurs vieux barbus a chapeau, leur viande de moutons en vente a tous les etalages et leur salons de the "a la persanne" (assis sur des banquettes), lui donnent un air furieusement centre-asiatique, bien plus que n'importe quelle autre grande ville d'Asie centrale. Parce que, on a beau se plaindre, mais Kashgar semble culturellement bien plus singuliere que les pays d'Asie centrale, ou je suspecte que 100 ans de colonisation tsariste puis sovietique ont bien mieux reussi a effacer traditions et coutumes, a fermer les mosquees et a lisser les differences entre les peuples qu'une republique populaire trop occupe a developper l'est de la Chine pour se meler des affaires de son Turkestan Oriental, a 3 ou 4 jours de train de Pekin. Contrairement aux Ouzbeks et aux Tajiks, les Ouyghours ont garde leur alphabet derive de l'arabe et dans le Xinjiang, tout est bilingue parce que rares sont les Ouyghours qui parlent mandarin. On y entend aussi des appels a la priere, interdits par exemple en Ouzbekistan.
Mais bon, la politique de colonisation massive du Xinjiang par des chinois et les discriminations a l'encontre de ceux qui ne parlent pas mandarin passent mal et debouchent parfois sur des affrontements "presque traditionnels" (c'est toujours Koukouche qui parle) comme l'ete dernier, depuis lesquels le Xinjiang est en quasi etat de siege. Sur le chemin de Kashgar, en 4 heures de route, on a passe 2 checkpoints et un barrage où l'armee controlait les vehicules avant d'arriver en ville. Et ce n'etait que le debut...
Le premier contact avec la Chine fait moins rigoler. Acceuilli par une enorme carte du pays tracee a flanc de colline et des militaires droits comme des "i",puis soumis a une prise de temperature et a cette question suprenante: "transportez-vous des livres ?", je tombe des nues quand je vois , sur le comptoir du flic qui tamponne nos passeports, une petite boite avec 4 boutons sur lesquels on peut appuyer pour donner notre avis sur la qualite du service (de "fully satisfied" a "poor customer service"). Comme le flic a accepte de tamponner une page deja utilisee, j'etais entierement satisfait.
Nos passeports auront ete feuilletes par au moins dix paires de mains differentes, kirghizes et chinoises, reduisant encore un peu plus leur esperance de vie. Mais Kashgar est presque en vue !
Nouveau choc a la sortie du poste frontiere: la route est bitumee, elle ne se desagrege pas par petits morceaux. C'est moins fun, mais pour compenser la voiture made in China fait des bruits de plastique et de tole a chaque mouvement (et, autre signe d'une fabrication solide, le bouton d'ouverture de la vitre a casse quand j'ai appuye dessus). Pour ne pas trop nous depayser, le chauffeur klaxonne toujours comme un bourrin, pour annoncer aux autres vehicules que - TUUUUT TUUUUUT - il arrive, que - TUUUUT TUUT TUUUUUT - il va les doubler, que - TUT TUT TUT TUUUUUUT - il est en train de les doubler et que - TUUUUT TUUUUUT, ca y est, il est devant. Cela dit, les paysages sur la route de Kashgar, alors qu'elle traverse le noeuds de montagnes a la jonction des massifs des Pamirs et du Tien Shan et se fraye un chemin jusqu'a la lisiere du desert du Taklamakan sont vraiment splendides, peut-etre les plus colores que l'on voie depuis longtemps. Montagnes rouges qui encadrent des vallees verdoyantes ou gigantesques plaines de pierres grisatres entourees de hauts pics tout blancs, avec des troupeaux de chameaux et des yourtes ici et la, on a envie de s'arreter et de brailler du Jean Ferrat.
Kashgar: ses restos chinois ou il fait bon deguster du chao fan a 50 centimes, ses magasins modernes, ses boutiques de mode et d'electronique et sa vieille ville assiegee par des tours d'habitations et des chantiers de demolition. Du puissant empire de la route de la soie et de l'une des villes cles de la lutte d'influence entre russes et britanniques au siecle dernier, il ne reste pas grand chose, si ce n'est les habitants, les Ouyghours (les Yougourts, comme dirait Koukouche) qui avec leurs mosquees, leurs vieux barbus a chapeau, leur viande de moutons en vente a tous les etalages et leur salons de the "a la persanne" (assis sur des banquettes), lui donnent un air furieusement centre-asiatique, bien plus que n'importe quelle autre grande ville d'Asie centrale. Parce que, on a beau se plaindre, mais Kashgar semble culturellement bien plus singuliere que les pays d'Asie centrale, ou je suspecte que 100 ans de colonisation tsariste puis sovietique ont bien mieux reussi a effacer traditions et coutumes, a fermer les mosquees et a lisser les differences entre les peuples qu'une republique populaire trop occupe a developper l'est de la Chine pour se meler des affaires de son Turkestan Oriental, a 3 ou 4 jours de train de Pekin. Contrairement aux Ouzbeks et aux Tajiks, les Ouyghours ont garde leur alphabet derive de l'arabe et dans le Xinjiang, tout est bilingue parce que rares sont les Ouyghours qui parlent mandarin. On y entend aussi des appels a la priere, interdits par exemple en Ouzbekistan.
Mais bon, la politique de colonisation massive du Xinjiang par des chinois et les discriminations a l'encontre de ceux qui ne parlent pas mandarin passent mal et debouchent parfois sur des affrontements "presque traditionnels" (c'est toujours Koukouche qui parle) comme l'ete dernier, depuis lesquels le Xinjiang est en quasi etat de siege. Sur le chemin de Kashgar, en 4 heures de route, on a passe 2 checkpoints et un barrage où l'armee controlait les vehicules avant d'arriver en ville. Et ce n'etait que le debut...
Le TUUUT TUUUUT est des organes importants des véhicules, dés que le PIB par TET dépasse les 10000 $ dans le sens descendant. Rapelle-toi, à Casa, pendant quelques jours le TUUUT TUUUT de ma supercinq était tombé en panne, quelle galére!! J'aurai préféré avoir une panne de freins!
RépondreSupprimerA la même époque Omar Aklay, avait fait une chronique dans l'Economiste, au sujet d'une mercédès 200. Achetée neuve par un allemand, en germanie, elle a vécue 5 ans asticotée et bichonée quotidiennement, ensuite elle a voyagé a pssé la frontiére pour se retrouver chez un gaulois qui en prenait bien soin, mais moins que le germain. Tous ses organes étaient renouvelés à mesure de leur usure, ce qui lui permettait de connaître des cures de rajeunissement successives. Cinq ans plus tard, un marocain de la gaule en prit possession, La belle Mercédès qui avait passé les 500 kkm au compteur était encore rutilante, elle traverse les Pyrénées, la Castille, la Mancha, l'Andalousie, et eut le bonheur de traverser le Détoit de Gibraltar en bateau, ce dont elle fut fiére, se disant qu'elle en aurait à raconter. Et enfin elle débarque à Tanger. Quelle fut sa surprise!! Elle n'en revenait pas!! C'est là qu'elle s'est rendue compte qu'elle possédait un organe qui fait des TUUUUT TUUUUT de tonnerre.