Les routes du Xinjiang, donc, sont truffées de brigands analphabetes en armes qui arretent les vehicules pour un oui pour un non. Ah non pardon, on m'informe que c'etait des barrages policiers. Le plus rigolo ce fut le trajet entre Hotan (en chinois, He-tian) et Turpan (Tu-lu-fan), dans un bus-couchettes (une bien belle invention si l'on mesure 1m60, un instrument de torture monté sur essieux sinon) qui se trainait le long de la route coupant a travers la mer de sable du desert du Taklamakan, s'arretant sans cesse pour un oui pour un non, pour faire monter des passagers supplementaires (au milieu du desert, je vous le rappelle), pour s'arreter manger, pour faire un petit pipi ou un gros caca a la fraiche derriere la dune, ou pour on ne savait trop quelle raison. Sur cet interminable trajet de 26 heures, donc, on a du etre arrete 4 fois pour des controles d'identite, dont 3, evidemment ont eu lieu entre 2h et 7h du matin (il doivent vivre sur le meme fuseau horaire que le FBI), et le dernier le lendemain alors que nous regardions Le Tournoi, avec Jean-Claude Vandamme doublé en Ouyghour (une experience que je deconseille vivement - de meme que de s'endormir sur un nanard anglais avec un virus, des zombies, des punks et des chevaliers, qui parlaient tous eux aussi Ouyghour).
Apres, ce fut a Urumchi - où les lumieres de la modernite nous ont ebloui de nouveau apres tant de mois passes dans l'obscurite, que nous avons ete reçus a notre arrivée par des flics en tenu de combat noire marquee "SWAT" qui ont ouvert nos sacs mais qui, malgre leurs intenses efforts de concentration ont eux aussi perdu au jeu "dechiffrons le passeport" - pour eux encore, nous etions américains... Avant de quitter Urumchi par le train, nos sacs furent encore une fois inspectés aux rayons-X (ils vont finir par attraper le cancer) et nous nous sommes fait confisquer les shlasses top-classes que nous avions acheté en guise de souvenir a Hotan (les couteaux sont une specialité de l'artisanat Ouyghour, mais depuis les émeutes de Juillet et de Septembre, on a cru comprendre que leur vente et possession avaient été interdits).
Les villes aussi étaient en état de siège. A Kashgar, a Hotan et a Ulumchi, l'armée patrouillait le long des rues et, barricadés derrière de hauts sacs de sables et protégés par des parasols China Telecom, des bataillons en tenue de cassage d'Ouyghour étaient postés a intervalles réguliers le long des avenues. Sur la grande place centrale de (où trône une magnifique statue représentant Mao serrant la main d'un vieil Ouyghour), on a assisté médusés à l'arrivée en trombe d'une demi-douzaine de camions de transports de troupes pleins a craquer suivie d'une demi-heure complètement hallucinante d'exercices en armes entrecoupés de séances de cri primal. Ben était en admiration devant les lance-grenades. J'avais l'impression de regarder un remake chinois de Full Metal Jacket.
Tout ça pour quoi, au juste ? J'imagine que depuis les violentes emeutes de Juillet, puis celles de Septembre, l'armée et la police ont été envoyées en masse dans le Xinjiang pour empecher les Ouyghours et les Chinois de s'annihiler mutuellement et, avec la grande fête nationale du 1er Octobre qui approchait, la priorité devait etre d'éviter un nouvel incident qui pourrait gâcher la liesse populaire que tous les citoyens de la republique populaire de Chine étaient obligés de ressentir, de gré ou de force. Toujours est-il qu'en sortant du Xinjiang, j'avais l'impression de quitter une cocotte-minute sous pression.
Apres, ce fut a Urumchi - où les lumieres de la modernite nous ont ebloui de nouveau apres tant de mois passes dans l'obscurite, que nous avons ete reçus a notre arrivée par des flics en tenu de combat noire marquee "SWAT" qui ont ouvert nos sacs mais qui, malgre leurs intenses efforts de concentration ont eux aussi perdu au jeu "dechiffrons le passeport" - pour eux encore, nous etions américains... Avant de quitter Urumchi par le train, nos sacs furent encore une fois inspectés aux rayons-X (ils vont finir par attraper le cancer) et nous nous sommes fait confisquer les shlasses top-classes que nous avions acheté en guise de souvenir a Hotan (les couteaux sont une specialité de l'artisanat Ouyghour, mais depuis les émeutes de Juillet et de Septembre, on a cru comprendre que leur vente et possession avaient été interdits).
Les villes aussi étaient en état de siège. A Kashgar, a Hotan et a Ulumchi, l'armée patrouillait le long des rues et, barricadés derrière de hauts sacs de sables et protégés par des parasols China Telecom, des bataillons en tenue de cassage d'Ouyghour étaient postés a intervalles réguliers le long des avenues. Sur la grande place centrale de (où trône une magnifique statue représentant Mao serrant la main d'un vieil Ouyghour), on a assisté médusés à l'arrivée en trombe d'une demi-douzaine de camions de transports de troupes pleins a craquer suivie d'une demi-heure complètement hallucinante d'exercices en armes entrecoupés de séances de cri primal. Ben était en admiration devant les lance-grenades. J'avais l'impression de regarder un remake chinois de Full Metal Jacket.
Tout ça pour quoi, au juste ? J'imagine que depuis les violentes emeutes de Juillet, puis celles de Septembre, l'armée et la police ont été envoyées en masse dans le Xinjiang pour empecher les Ouyghours et les Chinois de s'annihiler mutuellement et, avec la grande fête nationale du 1er Octobre qui approchait, la priorité devait etre d'éviter un nouvel incident qui pourrait gâcher la liesse populaire que tous les citoyens de la republique populaire de Chine étaient obligés de ressentir, de gré ou de force. Toujours est-il qu'en sortant du Xinjiang, j'avais l'impression de quitter une cocotte-minute sous pression.
Mad, mon fils, je t'en conjure, il me FAUT un DVD en version Ouyghoure de ce nanard anglais avec un virus, des zombies, des punks et des chevaliers. Je SAIS que tu n'as écrit ce passage que pour me rendre jaloux. Dans le mille, mon pote...
RépondreSupprimerCher monsieur De-retour-dans-les-affaires,
RépondreSupprimerJe suis content que tu reagisse car des les premieres minutes de ce film j'ai pensé que, malgre le desert, malgre les couchettes etroites, malgre la probabilité quasi-nulle de se faire servir un gin tonic et malgre l'absence a moins de 3000 km à la ronde d'un club passant de l'italo-disco, tu aurais donne cher pour etre dans le bus avec nous.
J'ai retrouvé le titre d'ailleurs: Doomsday. Et c'est avec Rhona Mitra, quand meme...
Hep hep hep, qu'est-ce que j'apprends ?
RépondreSupprimerC'est l'anniversaire de Ben aujourd'hui ?
Bon anniversaire, Ben, et à bientôt (peut-être) !
Six mois que vous êtes partis, les gars, félicitations ! Cela dit, je suis perdu, là : Mad en solo, OK, mais Ben, t'es à Hong Kong ou bien ? :-)