lundi 8 mars 2010

Le retour de la vengeance (UPDATE)

Ben sera CE SOIR à 22h50 à la gare de l'Est, inch'allah. Je pense qu'il vous sera bien reconnaissant si vous allez l'acceuillir avec des seaux remplis de Calendos et de camions-bennes de saucissons.

Mad, messager electronique de Ben.

mercredi 3 mars 2010

Epilogue

Pour ceux qui suivent encore, j'ai mis en ligne sur Picasa une selection de photos prises depuis l'Ouzbekistan et qui résument les 4 derniers mois du voyage. Je vais les légender petit à petit.

Ben est en ce moment en plein coeur de la Kokovie où les températures inférieures à -20°C ne l'empechent pas de vivre son rêve de voir de près les grandioses réalisations de l'ère soviétique. Si tout va bien, il devrait revenir en Mars là ou tout avait commencé, à la gare de l'Est.

Quant à moi, j'ai aussi toujours ma maison sur le dos, et, tel Lorenzo Lamas je vais de ville en ville raconter mes histoires, faire rêver les femmes et égayer les petits enfants. Après ça, peut-être qu'il faudra que je pense à trouver un travail.

samedi 26 décembre 2009

Live from HKIA

Voila, c'est fini. Je m'apprete a defaire 7 mois et 11 jours de trajet en 18 malheureuses petites heures de vol. J'espere avoir le courage d'ecrire un message plus long, plus tard, pour raconter ce dernier mois et demi en Chine, a Macao et a Hong-Kong.

Rendez-vous a Paris, a Lyon ou ailleurs.

(Ok, je viens de lire l'histoire de l'attentat dejoue dans le vol Delta Arlines. Super, juste ce qu'il me fallait pour me redonner confiance dans les plus-lourds-que-l'air).

jeudi 12 novembre 2009

Mais que sont donc nos amis devenus ?

Un dernier message avant de retrouver le cyber-obscurantisme chinois pour raconter tres brievement ce s'est passé depuis Xi'an.

Ben est en Nouvelle-Caledonie depuis le début du mois, apres etre descendu a Hong-Kong par Chengdu, Yanghsuo et Macao. Il rentre a Hong-Kong a la fin du mois.

Moi, en quittant Xi'an je me suis arreté a Luoyang admirer les grottes de Longmen et leurs milliers de Bouddhas mesurant de 2 cm a 17 metres de haut, puis a Shanghai, où le Bund etait malheureusement en travaux. Demain je quitte le pays des bisounours hygieno-fascistes en mini-jupe et je serais de retour a Shanghai le 15. Je ne pense pas m'y eterniser, mais vite aller remonter le Yang-Zi jusqu'a Chongqing en une semaine en passant, peut-etre, par Suzhou, Wuyuan, Wuhan et les 3 gorges. J'imagine d'ici le choc que j'eprouverais en retrouvant le bruit, le foutoir et les glaviots chinois.

Et apres, nul ne peut vraiment savoir ce que Bouddha nous reserve.

jeudi 5 novembre 2009

La route de Xi'an

La traversée du Turkestan oriental (comme on appelle le Xinjiang chez les moudjahidines) devait etre un vrai cauchemar pour les très rares voyageurs qui, comme Marco Polo ou le moine bouddhiste Xuangzuang ont parcouru d'un bout à l'autre ce tronçon de la route de la soie entre Kashgar et le fleuve Jaune. C'etait pourtant une voie de communication majeure entre la Chine et l'Asie centrale et c'est par la, le long de routes qui suivaient la lisière nord ou sud de l'enorme cuvette desertique du Taklamakan, entre des ville-oasis séparées de quelques centaines de kilometres de vide sidéral, qu'ont longtemps transite, de main en main et de ville en ville, la majorité des echanges entre l'orient, le sous-continent indien et l'occident chretien et musulman. Soie, pierres precieuses, sculpture Grecque, Islam, Bouddhisme, un cafe et l'addition s'il-vous-plait. Et quand, enfin, le desert du Taklamakan etait derriere, il fallait encore longer les 1000 km du couloir du Hexi (prononcer "reu-shi", "l'ouest du fleuve jaune"), un etroit passage entre le desert de Gobi au nord et les hauts plateaux du Tibet au Sud pour se retrouver enfin dans un milieu plus hospitalier, puis, au bout de la route, apercevoir Xi'an, la capitale chinoise.

(Voila, ce préambule culturel qui n'avait pour autre but que de fournir a ceux qui lisent ce blog -il en reste ?- depuis leur taf un sujet de conversation pour épater les collègues a la pause-café du matin est maintenant fini. Nous allons pouvoir reprendre notre programme habituel de sexe, de violence et de commenaires anti-chinois)

Quant à nous, personne n'a voulu nous preter de chameaux, voyez-vous. Meme contre de la precieuse verroterie, des porte-clefs Tour Eiffel venus de la lointaine Paris. C'est donc en train que l'on s'est rendus a Xi'an et tout ce qu'on a risqué, c'est de mourir d'ennui. De mémoire, de Urumqi a Hami, puis de Hami a Jiayuguan (province du Gansu) ce fut 10 heures, puis encore 10 autres de voyage avec, a la fenetre, rien d'autre a se mettre sous la dent qu'un enchainement interminable de steppes arides et de dunes de sable. Une vingtaine d'heures de train, c'était juste suffisant pour maitriser les subtilités techniques du Trou du Cul (je mets des majuscules pour bien signifier que je parle du jeu de cartes et non de l'organe) et à peine assez pour comprendre les regles du Tarot. Heureusement, de Jiayuguan a Xi'an, il nous restait encore un trajet de 18 heures.

Le fort de Jiayuguan, a l'extremité Ouest de la Grande Muraille, fut construit au milieu du corridor du Hexi pour repousser les incursions barbares et contrôler le commerce. Il marquait traditionnellement la limite occidentale de la Chine, meme si son empire s'étendait souvent bien au-dela. (Ca, c'etait pour leapause-café de l'apres-midi.) Aujourd'hui c'est devenu un grand parc d'attraction bien propret ("Welcome to Jiayuguan fort historical touristic cenic spot !") avec des hectares de parkings, des quartiers entiers de vendeurs de souvenir, de porte-bonheurs et de friandises locales et des haut-parleurs diffusant musique et messages le long du parcours. On allait pas tarder a decouvrir que c'était le modèle classique de developpement des attractions touristiques, historiques ou naturelles, en Chine: on cloture, on restaure à bloc pour que ça fasse joli, on rajoute plein de fioritures pour que la sortie du dimanche du touriste chinois soit agréable, et on construit une tres jolie billeterie pour qu'il soit content de payer le pix d'entree exorbitant. Sans oublier les pannonceaux en anglais que l'on dirait rédigés par un Goebbels chinois analphabete, noyant leur propagande nationaliste sous une epaisse couche de fautes de frappes et de syntaxe, au point d'en devenir totalement incomprehensibles (exemple, à la mosquee de Kashgar: "[...] it shows fully that Chinese governement always pays special attentions to the another and historical cultures of the ethnic groups, and that all ethnic groups warmly welome Part's religious policy. It also shows that different ethnic groups have set up a close relationship of equality, unity and helps to each other, and freedom of beliefs is protected". Comme ecriraient mes amis un peu pédants: sic !)

Ceci dit, ce fort en terre crue au milieu d'un paysage desertique valait son pesant de cacahuetes. Et puis, symboliquement, nous etions enfin arrivés en Chine.

Xi'an, l'ancienne capitale, certains y vont pour comprendre l'histoire de la Chine mais pour nous ce fut un grand bain de modernité. Des rues illuminées aux néons des enseignes, bondées de jeunes en sapes occupés a faire du shopping a toute heure de la journée, ca faisait tres longtemps que l'on avait plus vu ça. Nous etions logés au calme dans une auberge de jeunesse installée dans un batiment historique ayant servi de QG a l'armée populaire durant la guerre civile. La salle commune, ambiance foyer de lycée, était equipée d'ecrans plats et de lecteurs de DVD au fonctionnement erratique et debordait dans la cour ombragée ou, quand il ne faisait pas gris et moche, on pouvait siroter des bières en jouant aux cartes. Inutile de dire qu'on a passé la-bas beaucoup plus de temps qu'il n'était raisonnable.

Alors qu'on ne devait y rester que deux jours, avant de tracer vers Hong-Kong pour sortir du pays avant la fin de notre sejour autorisé de 20 jours, on est restés au final plus de 10 jours a Xi'an, puisqu'on a du y attendre que le bureau chargé de la prolongation des visas ouvre apres les 8 jours de vacances post-Fete Nationale, et qu'il nous rende nos passeports, une semaine apres, une page en moins mais 20 jours de sejour en plus.