samedi 30 mai 2009

Tintin a Antioche

Voila, ca fait maintenant 3 jours qu' on se la coule douce a Antioche-sur-Oronte.
De loin, ca ressemble a ca :


A gauche, Mad - A droite, Antioche


On viste ses rues animées,


Mon fidèle Milou


son fleuve rebelle,


Oui, le fond est pavé de pneus


et ses remparts étonnament placés :


Un avant gout de la muraille de Chine




Entre 10h et 16h, il fait plus de 50 degrés dehors, donc on tue le temps a l'hotel ...


Ben, méditant sur ce lieu d'extraterritorialité qui ne parait gouverné par aucune langue,
ni par aucun temps -
Michel Onfray ©


Mad admirant ce delicieux montage de vaches volantes et de perspectives inversées sur fond de montagnes suisses


... en buvant du pinar et de l'Istan-bull !!

mardi 26 mai 2009

Aventures en Cappadoce, la suite en images:

Mardi matin nous nous sommes leves a 4h30 pour aller profiter du lever de soleil depuis les hauteurs. Comme vous pouvez le voir j'etais pas tres jouasse ce matin la:


Mais bon, y'avait de jolies photos de carte postale a prendre:


Vos serviteurs - avec le soleil dans la face, la vallee et ses majestueuses formations geologiques:

"- Ha !! On n'a pas eu raison de se lever a 4h ?? - Ha oui c'est sur ! On est content d'etre la !"

(note esthetico-religieuse au sujet de nos barbes: a Ankara un vieux guide francophone nous a demande si nous etions imams. Avant ca, deux ou trois autres Turcs nous ont dit sur le ton de la plaisanterie qu'on avait des tetes de religieux musulmans. On dirait que la barbe ne passe pas tres bien dans la laique Turquie. En fait en regardant bien autour de nous, tous les hommes sont rases de pres - a la moustache pres. D'apres le Lonely Planet, il est meme interdit aux etudiants d'universite de porter une barbe. Pour se fondre parmi les locaux Ben a donc decide de ne pas continuer son experience capillaire. Quant a moi je persevere mais en essayant de donner a ma barbe forme humaine. Bref, meme en voyage, on s'entretient.)


Vos serviteurs sur le chateau d'Uchisar (cf. post precedent):



Et enfin une vue depuis l'une des habitations du chateau d'Uchisar):


Voila. Je viens de me casser le bide a coup d'Iskender, et j'ai sommeil. Demain on passe en Syrie. A bientot pour la suite
Nous sommes depuis deux jours a Antakya, alias Antioche, dans le petit bout arabophone du sud de la Turquie voisin de la Syrie. Une petite ville tranquille ou en plus de nos dix mots de turc, mes restes d'arabe commencent a etre bien pratique. Il n y a pas grand chose a faire a part visiter un peu le bazar et les vieux quartiers et profiter d'une ville cosmopolite ou les visages sont aussi divers que variés, (il y a des blonds, des bruns, des moustachus clones de Saddam, et beaucoup d'yeux bleus) probablement a cause de l'histoire chahutée de la region (cf. Wikipedia) et ou, surtout, les étrangers, tres rares (on a du en croiser 4 ou 5 en deux jours, et la moitié d'entre eux est a coté de nous dans le cyber cafe), ne sont plus trop pris pour des pigeons.

L'occasion idéale de continuer a raconter nos aventures.


Alors voila, apres avoir passé 4 jours a Istanbul a claquer du pognon dans tous les sens, nous avons decidé Jeudi qu'il serait sain pour notre portefeuille de partir, direction Ankara. Istanbul, on pourrait y passer des semaines voire des siècles (comme l'ont tres bien compris les grecs, les romains, les seldjuks et les ottomans mais comme nous ils ont bien tous fini par se faire déloger). Au passage, et pour nous infliger une sorte de punition apres nos exces byzantins, nous decidames de faire le trajet en train de nuit, dans des places assises et pour la modique somme de 12 euros par tete et avec des horaires completement improbables: depart Vendredi a 23h30 et arrivee a 7h30.
Apres avoir traverse le Bosphore en ferry (5 minutes pour se retrouver en Asie) a 16h nous avons attendu a la gare de Haydarpasa et fete notre premiere semaine en regardant le soleil se coucher derriere l'Hagia Sofia:



Arriv
és a Ankara avec environ une demie-heure de sommeil dans la tete (c'est pas que les sieges n'étaient pas confortables, au contraire, mais avec la lumiere allumée en permanence et des arrets toutes les 2 heures, difficile de s'endormir) on s'est dirigés avec nos gros sac a dos (15kg chacun a peu pres, d'apres le pese-personne en libre service a la gare d'Istanbul) vers une rue ou s'alignaient 4 ou 5 hotels pour choisir le moins cher, ce qui veut dire qu'on y etaient les seuls étrangers, que les chiottes étaient a la turque et qu'elles degagaient une odeur a travers tout l'etage. Remarquez le telephone antediluvien entre les lits qui a sonné apres que Ben l'a decroché:




Trois arrets de metro plus loin, voila a quoi ressemble le centre ville d'Ankara: moderne, vivant et publicitaire. Enfin bref tout comme chez nous; et encore sur la photo on ne voit pas les jeunes qui peuplent le quartier et qui ont encore plus l'air comme chez nous, sauf qu'ils ne parlent pas francais, les pauvres...



Ce qui reste du vieil Ankara est regroupé sur les flancs d'une colline surmontée d'une citadelle avec vue imprenable sur la ville.



Apres une journee et une nuit a Ankara, c'est l'heure de reprendre la route, direction l'enorme "otogar" (gare routiere) pour monter dans le premier bus pour Göreme, en Cappadoce.

Alors Göreme, comment dire... Göreme c'est ce petit village caché au milieu de la photo ci-dessous:


On peut crapahuter des jours entiers dans les vallées alentours pour y voir des paysages surrealistes sculptés dans d'anciennes coulées de lave par l'erosion. Ces domes et ces falaises de Cappadoce ont ete creusés pour réaliser des eglises, des habitations voire des villes troglodytes et meme si les plus interessantes sont payantes et inscrites aux parcours obligés des tour-operateurs locaux, il nous est arrivé de trouver deux ou trois endroits interessants en se baladant hors des sentiers balisés (on est notamment tombés sur un reste de chapelle avec colonnes taillées dans la roche mais j'ai oublié de telecharger la photo...)




Pour notre premiere balade autour de Göreme, a la recherche de la "pigeon valley" (oui oui, la vallée des pigeons) qui mene a Uçhisar et son rocher creusé comme du gruyere qui surplombe la vallée (cf.:

) nous avons pris la mauvaise directions a un croisement (Ben evidemment voulait aller a gauche, j'ai suggeré qu'a droite le paysage avait l'air plus joli mais c'est bien connu qu'a droite on se fourvoie toujours) mais perseverant comme nous etions on a prefere se faire flageller par des ronces et grimper sur des cailloux glissant plutot que d'admettre que nous nous etions trompés. Au final, arrivés au fond de la vallee, on a tout essayé pour en sortir et le seul chemin que nous avons trouve passait par 3 metres d'une paroi de roche volcanique presque verticale creusee de quatre prises bien erodees (ne repetez pas ca a notre assurance voyage, svp).

Alors evidemment la Cappadoce c'est charmant mais hyper touristique (oui oui, c'est la vallée des pıgeons) et dans le village quasiment tous les batiments sont devenus des hotels. Il y regne une ambiance internationale mais avant tout commerciale et quand on nous aborde avec un "hello, where are you from" c'est en general pour vous vendre des tapis ou des kebabs. Ceci dit, voila la vue que l'on avait depuis notre auberge de routards:


Mardi on a rencontré une americaine de 24 ans qui est benevole pour les Peace Corps depuis un an et demi au Turkmenistan. Elle dissuadait tous les touristes d'aller la-bas et ne comprenait pas vraiment pourquoi on voudrait y mettre le pied. "Ben, chais pas, comme ca, pour voir" fut notre meilleure reponse. Elle decrivait le pays comme un grand desert vide dirigé comme une entreprise ou tous les employés en sont a leur premier jour, personne ne sait vraiment ce qu'il doit faire, les choses marchent au petit bonheur et personne ne prend la moindre initiative de peur de froisser son boss direct qui pourrait en informer le Turkmenbashi, le papa de tous les Turkmens (c'est un peu leur Atatürk a eux, mais en petit et un peu plus rond - bref, beaucoup trop ridicule pour etre pris au serieux dans son role de dictateur sanguinaire)


Pour finir, deux images de plus de notre calendrier des animaux trognons:

"-T'en penses quoi d'Ankara, toi ? - Oh ben tu sais, au moins c'est pas comme la Cappadoce, on nous y prends pas pour des pigeons* "
(* : tagada tsouin tsouin)



"-Mouioueuwou, regarde comme je suis trognon, j'ai faim, file moi ta bouffe steuplé, allez steuplé, miaou quoi !"

Ce petit chat tout mignon en apparence nous a suivi pendant tout notre picinic sur
Prince's Island. Il a ecrasé la concurrence feline autour de lui a coups de griffes avant de venir nous faire le coup du chat tout mignon pour nous quemander de la bouffe (salami Dia a 2 euros de chez l'Atac local). Quand on pense qu'il y a des milliers d'annees ses ancetres devaient courir apres des gazelles dans la savane africaine pour se nourrir et que si la gazelle leur echappait, c'etait la famine voire la mort de la meute et qu' aujourd'hui cette vicieuse petite boule de poils se procure de la nourriture grace a ses petits miaulements et a sa trogne inofensive, on se dit que l'evolution a fait un sacre bond en arriere.
Vendredı 15- Dimanche 17: Voyage peu ou prou sans encombres à bord de couchettes confortables. Les adieux furent émouvants mais merci d'avoir été là. Samedi matin a Munich on a été acceuillis par un flic qui, croyant que nous arrivions d'Amsterdam avec nos sac a dos, a voulu nous controler. Le temps d'un petit dejeuner aux bretzels et jus de chaussettes, on a embarqué dans le super-mega-hyper-technologique Railjet autrichien en direction de Budapest. Dans le train, des écrans plats numeriques affichent des informations en direct, dont la vitesse et la géolocalisatıon du train. Futur, nous voila !

A Bucarest, pour continuer le trajet on a choisi l'aventure et preféré prendre le car pour İstanbul. On a donc traversé la ville et au passage fûmes victime d'une petite arnaque qui a probablement doublé le PIB de la Roumanıe (on vous racontera peut etre ça un jour quand on en aura plus honte).

Au passage, remarquez comme les Roumains sont mauvais en Français (et comme je suis classe avec ma banane Nature et Decouvertes):




Le car ayant des horaires totalement improbables, on est arrivés a İstanbul à 4h du mat' en ayant quasiment rien dormi puisqu'on a passé la frontiere Turque vers minuit. L'arrivée en Turquie nous a fait l'impression d'arriver à Las Vegas: d'un coup les routes etaient larges et signalisées, les villes etaient grandes et lumineuses. Bref, un retour a la civilisatıon apres 8 heures de routes de montagne dangeureuses avec la foret Bulgare a perte de vue.

A Istanbul, le taxi nous a deposé au coeur du quartier touristique, entre la basilique Sainte-Sophie et la mosquée bleue. Vision assez magique à l'arrivée de ces lieux hyper touristiques vides et des mouettes tournoyant au dessus de la mosquée bleue. Nous etions fatigués, perdus mais seuls pour voir ça.



Le temps de reprendre nos esprits on a trouvé une auberge de jeunesse en urgence, un peu chère et qu'on a quitté apres une nuit de trois heure pour un hotel deux fois moins cher sans backpackers et dont le patron ne parlait que turc.




Mardi 19: Anniversaire d'Atatürk et fete de la jeunesse. Visite de la mosquée Sainte-Sophie. Que c'est beau ! Que c'est énorme! Que c'est gigantesque ! (+8 points de culture par tour tout de même). Mélange de Chrétienté et d'Islam - église sous le Byzantins, Mosquée sous les Ottomans, puis musée depuis les annees 30, on peut y voir l'un des plus grands dômes du monde, des calligraphies arabes, des mosaiques chretiennes et des touristes des quatre coins du monde. Ah que c'est beau le melange fraternel des religions du monde.



Le meme jour, visite de la mosquée bleue, qui a copié l'architecture de Sainte-Sophie, mais en plus petit, avec en plus quatre piliers pour soutenir le dome, c'est triché !



Le grand bazar d'İstanbul, on a du y passer une bonne soixante-dizaine de fois pour y acheter un dico turc-français (tres utile depuis !), changer de l'argent et autres activites diverses et variees. Les allees sont larges, les boutiques propres et bien rangees et tout ça sent un peu le conte des Milles et Une Nuit aséptisé avec ses nargilés, ses tapis et ses tissus brodés multicolores.



L'interieur de la Şehzade Camii, rencontrée au hasard d'une balade et bien plus classe que la mosquée bleue, et surtout plus paisible (le tapis rouge moelleux on y resterait bien toute l'apres midi a admirer les arches et le decorations au plafond, si seulement il y servaient aussi du çay - le thé turc, notre fidele compagnon de tuage de temps depuis le debut, à raıson d'environ 20 litres par jour et par personne).



İstanbul est aussi une ville sur l'eau et ce pont est probablement le plus emblematique puisqu'il relie l'Europe a gauche a l'Asie a droite.


La suite de nos aventures cote asiatique prochainement ! On vous racontera notamment comment ce matin nous nous sommes fait embarqués par un car de flics pour venir à Antakya.


Enfin, il y a tellement d'animaux qui trainent a Istanbul et ailleurs en Turquie qu'on a decide de commencer un calendrier de la poste tout poutoumignontrognon a croquer pour financer notre voyage. Parlez-en a vos postiers et a vos grands-mères !






samedi 23 mai 2009

Bienvenue au Kebapstan !

Chers amis (et les autres)

Aujourd'hui nous sommes à Ankara, où nous nous reposons de 5 journées ereintantes de marche à travers İstanbul, dont les rues en pente (*) et les habitantes se rapelleront au bon souvenir de nos genoux et de nos yeux (respectivement) pendant encore quelques semaines.

İstanbul est un sacré mélange, avec son Aya Sofia, ses mosquées aux multiples dômes, ses piles de döner et de şiş kebaps, ses kurdes proselytes et son Atatürk omniprésent, son tramway moderne qui longe le bazar pour touristes venus chercher l'ambiance des Mille et Une Nuits et ses femmes couvertes de la tete aux pieds qui cotoient les working girls en tailleur.
On voulait vous montrer un peu tout ça mais malheureusement l'un d'entre nous a oublié d'apporter au cybercafé le cable prévu à cet effet. Il faudra patienter encore un peu...

Ce matin nous avons visité le musée des civilisation Anatoliennes d'Ankara, où nous avons appris qu'Atatürk (mille louange à ses exploits et gloire à sa sainte descendance) avait entre autres inventé la préhistoire et repoussé l'invasion Hittite avec un seul bras en 3800 avant lui-même (environ 1900 avant JC).

Demain ınch'allah nous allons à Göreme en Cappadoce.



(*) contrepèterie