mardi 9 juin 2009

Welcome to Syria (la suite)

Nous voila maintenant depuis 8 jours en Syrie, ou notre blog (de meme que Yahoo, Facebook et Hotmail, dangereux bastions de la contre-culture contestataire et pro-democratique comme chacun le sait) est theoriquement bloque mais ou tous les cybercafes ont un mode d'emploi pour contourner la censure en passant par un proxy.

On a deja nos petites habitudes, comme de commencer la journee par un jus banane-lait dans un des stands de jus de fruits que l'on trouve partout a Alep et a Damas (j'ai essaye le petit dejeun
er plus traditionnel, des feves et du humus mais j'ai vite renonce, il n'y a rien de tel pour vous plomber une journee avant meme qu'elle ne soit commencee). Ou encore de boire de l'Ugarit Cola, en hommage au plus ancien alphabet de Syrie, voire du Monde, retrouve a Ougarit. Ou encore de s'incruster dans les mosquees a l'heure de la priere et de se faire tres petits.

A Alep, l'arrivee fut un peu mouvementee. Le bus turc cense nous deposer en ville allait en fait a Damas et nous a lache juste apres la frontiere (ou mon nom de famille a encore fait froncer les sourcils du policier -"Toi, t'es Libanais ?") et ou, bonne nouvelle, le service-taxi jusqu'a Alep etait assure par un vieux van dont le chauffeur, un gros moustachu bouffi en robe, roupillait consciensieusement allonge dans son siege lorsque nous sommes arrives, l'image meme de l'indolence méditerranéenne. Mauvaise nouvelle, lorsque nous sommes montes dans son van, ce gros patapouf a exige 1000 livres syriennes pour nous conduire a Alep. On a beau eu dire que on avait deja paye notre billet de bus, qu'on allait pas payer deux fois, cette charogne capitaliste ne voulait pas lacher le morceau. Entuber les touristes au beau milieu de nulle part, c'est ca aussi le service Jet Turizm !

Apres ca, il faut dire que Alep nous a bien seduit. Par rapport a la Turquie c'etait un tout autre monde. Sauf a se promener dans le quartier chretien (avec ses eglises maronites, grecs orthodoxes, raeliennes, armeniennes et syriennes catholique - trouvez l'intrus), difficile de trouver un visage de femme non voile. Dans le souk, des patrouilles de fantomes noirs achetent des savons d'Alep, de l'huile, des epices, de la viande, des sous-vetements et des cosmetiques. De maniere generale le souk d'Alep c'est un peu l'antithese du bazar d'Istanbul: ici, on trouve peu de touristes, et les rues sont de vraies parcours du combattant, entre les transports de marchandise en camionnette, en moto ou en charette, les vendeurs de bric-a-brac made in china installes par terre installes par terre et les gamins qui courent dans tous les sens.


Au souk d'Alep

A l'inverse, le souk de Damas a ete bien restaure et ressemble plutot a ca, avec des avenues larges et hautes, et des facades droites et regulieres:

Au souq de Damas

A Alep, au detour d'une ruelle, on est tombes sur Ali l'etudiant en litterature anglaise soufi qui nous a fait visiter sa mosquee, sa coupole a l'acoustique phenomenale et son toit avec vue imprenable sur la citadelle d'Alep
. Il nous a aussi explique en longueur les tenants et les aboutissants de sa pratique soufie de l'Islam mais comme vous n'en avez surement rien a faire, on va en rester la.

Ali, notre ami soufi du Lundi


Vos serviteurs posent devant leur oeuvre, la citadelle d'Alep.

Les hotels pas cher d'Alep etant tous concentres dans un pate de 500 metre de cote, on a rencontre plein d'autres voyageurs, pour la plupart en voyage de plusieurs mois, certains du Caire a Istanbul d'autres d'Iran en Jordanie. Mais l'un d'entre eux, Johann, de Geneve, etait avec un groupe d'etudiants en urbanisme venus travailler quelques jours a Alep sur des projets de rehabilitation/restauration de la vieille ville et d'autres quartiers d'Alep et a presque reussi a nous incruster a son groupe pour la visite d'un camp de refugies paliestiniens situe en dehors de la ville. Au final, pour de supposees raisons de securites les accompagnateurs de l'UNRWA ont refuse...

Depuis Vendredi on est maintenant a Damas la magnifique ou on goute aux luxes de la vie damacene en compagnie de notre hote Abdallah.

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Damas, et j'ai un enorme coup de coeur pour la voute du souk perforee d'impacts de balles et shrapnels, datant de l'insurrection contre le mandat francais, qui fait penser a un ciel etoile.

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  2. Ça fait du bien de revoir des tronches de voyages. Au fait, Ali s'est marié depuis. Pour ma part, le Yémen s'annonce splendide, inch' allah ! Bonne route à vous deux.

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