On commence a accumuler du retard, alors on va accelerer le rythme un petit peu. Attention, c'est parti.
Mercredi nous sommes repasses par Superman, pardon, Batman histoire de rigoler un dernier coup et de prendre un minibus pour Tatvan, au bord du lac de Van. Sur le trajet le bus a ete arrete a un checkpoint de l'armee turque et des militaires ont brievement fouille les compartiments a bagage avant de nous laisser repartir. De maniere generale la presence militaire turque dans la region est impressionnante et il n'est pas rare de croiser des convois transportant des troupes ou des blindes sur les routes, ou encore des postes de securite au bord de la route proteges par des barbeles et des mitrailleuses.
Les quelques dizaines de kilometres de route de montagne entre Bayklan et Bitlis etaient en travaux d'elargissement et de construction de tunnel ce qui a) nous a fait rouler sur du gravier a 15 km/h pendant une heure et b) contredisait mon nouvel ami a usage unique assis a cote de moi au fond du bus avec qui je baragouinais en arabe et qui me disait que la Turquie delaissait les infrastructures au Kurdistan et il en voulait pour preuve l'etat des routes de la region qui sont en general il faut le reconnaitre, tres etroites.
Arrives a Tatvan, a 1500 metres d'altitude, on respire enfin apres la chaleur etouffante de Diyarbakır et Hasankeyf.
A peine arrives on se fait aborder par un rouquin (mais neanmoins kurde) qui nous propose une excursion le lendemain sur le mont Nemrut, un enorme cratere volcanique qui culmine a 3000 m, juste en dehors de la ville. Ca tombe bien, c'est exactement pour ca que l'on etaient venus.
Le lendemain, donc, on embarque dans le minibus de Mehmet le vieux guide kurde avec trois autres touristes (une petite famille australienne) pour une journee champetre a travers les paysages verdoyants du cratere du mont Nemrut, de ses cinq lacs et de ses paysages bucoliques a en tomber par terre. Des fleurs des champs de toutes les couleurs, des grosses pierres d'obsidienne le long des pentes, les pics de la caldera qui cernent le paysage de tous les cotes et, au milieu de tout ca, une petite baraque a the. Un melange de Suisse, d'Islande et de reve. Un veritable jardin d'Eden ou l'on aurait envie de rester toute la vie a se baigner tout nu. Allez voir les photos, elles parlent d'elles-memes.
Ce jour-la on s'est aussi mordu les doigts de ne pas avoir de tente parce que Mehmet offre aussi l'hospitalite aux campeurs dans son village de bergers a cote du cratere. Mais bon, forcement on reviendra un jour.
Nous avion prevu de prendre le ferry le lendemain pour rejoindre Van, de l'autre cote du lac (au passage, remarquez comme la toponymie des lieux traverse devient ennuyeuse: Tatvan, le lac de Van, Van...) Comme personne a part les passagers de l'unique train bihebdomadaire a destination de l'est de la Turquie et de l'Iran ne prends ce ferry (le trajet en car dure deux fois moins longtemps), personne en ville n'a pu vraiment nous renseigner sur ses horaires de depart. Avec nos australiens on s'est donc fait deposer par Mehmet a midi le lendemain a l'embarcadere ou nous avons attendu 3 heures dans l'incertıtude la plus absolue avant de pouvoir embarquer a bord du ferry qui, nous cinq et les membres de l'equipage mis a part, ne transportait que des wagons de marchandises.
Arrivee a Van 5 heures plus tard. On y a rejoint Hasan, recontre par Couchsurfing et qui s'est avere etre le parfait contrepoint a nos recentes rencontres kurdes. Lui, le conflit separatiste il le vit depuis l'helicoptere de l'armee qu'il pilote dans les montagnes qui bordent les frontieres avec l'Irak et avec l'Iran. Un pur turc nationaliste pur jus, pas tres pro-independance, donc. Ce qui ne l'empeche pas d'etre fan d'Ahmet Kaya et de ses chansons revolutionnaires kurdes. Comme il dit, "de toutes facons nous sommes tous des Turcs". Allez comprendre.
Vendredi soir, il nous a emmene dans un bar ou un groupe jouait des standards turcs et il faut bien reconnaitre que c'etait pas mal. Beaucoup de chansons d'Ahmet Kaya, dont le public reprenait les paroles a tue-tete, ambiance Abreuvoir un jeudi soir (les Lyonnais savent de quoi je parle). Nous avons fete nos 6 semaines avec une pinte d'Efes, la cervoise locale, comme il se doit.
dimanche 28 juin 2009
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