mardi 26 mai 2009

Nous sommes depuis deux jours a Antakya, alias Antioche, dans le petit bout arabophone du sud de la Turquie voisin de la Syrie. Une petite ville tranquille ou en plus de nos dix mots de turc, mes restes d'arabe commencent a etre bien pratique. Il n y a pas grand chose a faire a part visiter un peu le bazar et les vieux quartiers et profiter d'une ville cosmopolite ou les visages sont aussi divers que variés, (il y a des blonds, des bruns, des moustachus clones de Saddam, et beaucoup d'yeux bleus) probablement a cause de l'histoire chahutée de la region (cf. Wikipedia) et ou, surtout, les étrangers, tres rares (on a du en croiser 4 ou 5 en deux jours, et la moitié d'entre eux est a coté de nous dans le cyber cafe), ne sont plus trop pris pour des pigeons.

L'occasion idéale de continuer a raconter nos aventures.


Alors voila, apres avoir passé 4 jours a Istanbul a claquer du pognon dans tous les sens, nous avons decidé Jeudi qu'il serait sain pour notre portefeuille de partir, direction Ankara. Istanbul, on pourrait y passer des semaines voire des siècles (comme l'ont tres bien compris les grecs, les romains, les seldjuks et les ottomans mais comme nous ils ont bien tous fini par se faire déloger). Au passage, et pour nous infliger une sorte de punition apres nos exces byzantins, nous decidames de faire le trajet en train de nuit, dans des places assises et pour la modique somme de 12 euros par tete et avec des horaires completement improbables: depart Vendredi a 23h30 et arrivee a 7h30.
Apres avoir traverse le Bosphore en ferry (5 minutes pour se retrouver en Asie) a 16h nous avons attendu a la gare de Haydarpasa et fete notre premiere semaine en regardant le soleil se coucher derriere l'Hagia Sofia:



Arriv
és a Ankara avec environ une demie-heure de sommeil dans la tete (c'est pas que les sieges n'étaient pas confortables, au contraire, mais avec la lumiere allumée en permanence et des arrets toutes les 2 heures, difficile de s'endormir) on s'est dirigés avec nos gros sac a dos (15kg chacun a peu pres, d'apres le pese-personne en libre service a la gare d'Istanbul) vers une rue ou s'alignaient 4 ou 5 hotels pour choisir le moins cher, ce qui veut dire qu'on y etaient les seuls étrangers, que les chiottes étaient a la turque et qu'elles degagaient une odeur a travers tout l'etage. Remarquez le telephone antediluvien entre les lits qui a sonné apres que Ben l'a decroché:




Trois arrets de metro plus loin, voila a quoi ressemble le centre ville d'Ankara: moderne, vivant et publicitaire. Enfin bref tout comme chez nous; et encore sur la photo on ne voit pas les jeunes qui peuplent le quartier et qui ont encore plus l'air comme chez nous, sauf qu'ils ne parlent pas francais, les pauvres...



Ce qui reste du vieil Ankara est regroupé sur les flancs d'une colline surmontée d'une citadelle avec vue imprenable sur la ville.



Apres une journee et une nuit a Ankara, c'est l'heure de reprendre la route, direction l'enorme "otogar" (gare routiere) pour monter dans le premier bus pour Göreme, en Cappadoce.

Alors Göreme, comment dire... Göreme c'est ce petit village caché au milieu de la photo ci-dessous:


On peut crapahuter des jours entiers dans les vallées alentours pour y voir des paysages surrealistes sculptés dans d'anciennes coulées de lave par l'erosion. Ces domes et ces falaises de Cappadoce ont ete creusés pour réaliser des eglises, des habitations voire des villes troglodytes et meme si les plus interessantes sont payantes et inscrites aux parcours obligés des tour-operateurs locaux, il nous est arrivé de trouver deux ou trois endroits interessants en se baladant hors des sentiers balisés (on est notamment tombés sur un reste de chapelle avec colonnes taillées dans la roche mais j'ai oublié de telecharger la photo...)




Pour notre premiere balade autour de Göreme, a la recherche de la "pigeon valley" (oui oui, la vallée des pigeons) qui mene a Uçhisar et son rocher creusé comme du gruyere qui surplombe la vallée (cf.:

) nous avons pris la mauvaise directions a un croisement (Ben evidemment voulait aller a gauche, j'ai suggeré qu'a droite le paysage avait l'air plus joli mais c'est bien connu qu'a droite on se fourvoie toujours) mais perseverant comme nous etions on a prefere se faire flageller par des ronces et grimper sur des cailloux glissant plutot que d'admettre que nous nous etions trompés. Au final, arrivés au fond de la vallee, on a tout essayé pour en sortir et le seul chemin que nous avons trouve passait par 3 metres d'une paroi de roche volcanique presque verticale creusee de quatre prises bien erodees (ne repetez pas ca a notre assurance voyage, svp).

Alors evidemment la Cappadoce c'est charmant mais hyper touristique (oui oui, c'est la vallée des pıgeons) et dans le village quasiment tous les batiments sont devenus des hotels. Il y regne une ambiance internationale mais avant tout commerciale et quand on nous aborde avec un "hello, where are you from" c'est en general pour vous vendre des tapis ou des kebabs. Ceci dit, voila la vue que l'on avait depuis notre auberge de routards:


Mardi on a rencontré une americaine de 24 ans qui est benevole pour les Peace Corps depuis un an et demi au Turkmenistan. Elle dissuadait tous les touristes d'aller la-bas et ne comprenait pas vraiment pourquoi on voudrait y mettre le pied. "Ben, chais pas, comme ca, pour voir" fut notre meilleure reponse. Elle decrivait le pays comme un grand desert vide dirigé comme une entreprise ou tous les employés en sont a leur premier jour, personne ne sait vraiment ce qu'il doit faire, les choses marchent au petit bonheur et personne ne prend la moindre initiative de peur de froisser son boss direct qui pourrait en informer le Turkmenbashi, le papa de tous les Turkmens (c'est un peu leur Atatürk a eux, mais en petit et un peu plus rond - bref, beaucoup trop ridicule pour etre pris au serieux dans son role de dictateur sanguinaire)


Pour finir, deux images de plus de notre calendrier des animaux trognons:

"-T'en penses quoi d'Ankara, toi ? - Oh ben tu sais, au moins c'est pas comme la Cappadoce, on nous y prends pas pour des pigeons* "
(* : tagada tsouin tsouin)



"-Mouioueuwou, regarde comme je suis trognon, j'ai faim, file moi ta bouffe steuplé, allez steuplé, miaou quoi !"

Ce petit chat tout mignon en apparence nous a suivi pendant tout notre picinic sur
Prince's Island. Il a ecrasé la concurrence feline autour de lui a coups de griffes avant de venir nous faire le coup du chat tout mignon pour nous quemander de la bouffe (salami Dia a 2 euros de chez l'Atac local). Quand on pense qu'il y a des milliers d'annees ses ancetres devaient courir apres des gazelles dans la savane africaine pour se nourrir et que si la gazelle leur echappait, c'etait la famine voire la mort de la meute et qu' aujourd'hui cette vicieuse petite boule de poils se procure de la nourriture grace a ses petits miaulements et a sa trogne inofensive, on se dit que l'evolution a fait un sacre bond en arriere.

4 commentaires:

  1. Je tiens a preciser qu'a Goreme, on avait trouve un hotel super pas cher, avec petit dej inclus, vue sur tous le village et sur la tour eiffel, piscine et sauna inclus (enfin presque tout est vrai), mais apres avoir tente de negocier un peu trop durement le prix avec le patron, il nous a foutu dehors ...

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  2. ....Ben, je vais démarrer une session de stage intensif de négociation et marchandage du 15 novembre au 15 octobre.....il ne reste plus que trois places, je vous inscrit tous les deux...Pour les frais on en discutera plus tard, ce n'est pas urgent, je vous ferai un bon prix, on pourra en parler même aprés le début du stage, ne nous précipitons pas...Il y a encore de la place s'il y a un autre candidat.....

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  3. Vous inquietez pas, la negoce ca vient avec le temps... (enfin pas pour tout le monde mais on s y habitue).
    Je sais quand meme pas comment vous avez fait pour vous faire jeter dehors rien qu en negociant!!! Vous etes vraiment tres fort.

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  4. et ben le réveil à 4h ca te réussit pas Ben... (allusion à la photo du début du post pour ceux qui aurait déja oublié ce qu'ils viennent de lire)

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